La viande de cheval est un sujet qui suscite de nombreuses discussions, tant pour ses qualités nutritionnelles que pour les questions éthiques qu’elle soulève. Je me rappelle étant jeune, ma mère nous ayant servi un délicieux pâté chinois, ‘’ oui oui, le pâté chinois a déjà été mon repas favori’’, comment ce repas est vite devenu un repas de dégoût lorsqu’elle nous a annoncé qu’il s’agissait de la viande de cheval. Je me suis dit, non un animal qui se retrouve dans mon assiette… quand pourtant je mangeais du bœuf à toutes les semaines ! Mais le cheval pour moi c’était différent. Un animal de compagnie avec lequel on peut éprouver du plaisir, pratiquer l’équitation et partager des moments spéciaux.
Pourtant, la viande de cheval a longtemps été consommée par l’homme, et ce, depuis l’Antiquité. En France, par exemple, sa consommation est historiquement ancrée dans certaines régions, et elle est appréciée pour ses qualités gustatives et nutritionnelles. Au Québec, la viande de cheval est également présente sur le marché, bien que sa consommation soit moins répandue qu’en Europe
En tant que nutritionniste je me suis donc penché sur le sujet dans la dernière année afin d’y voir plus clair, et de voir si je pouvais apprécier le goût de cette viande et surtout ses qualités nutritionnelles. Je vous partage ce que j’ai trouvé pour faire la paix avec la viande de cheval, à travers cet article.
Tout d’abord parlons de ses avantages nutritionnels, car oui il y en a :
La viande de cheval présente plusieurs avantages nutritionnels. Voici quelques-uns des principaux bienfaits :
- Riche en protéines : La viande de cheval est une excellente source de protéines de haute valeur biologique, elle est donc très bien absorbée par le corps pour contribuer à la reconstruction cellulaire.
- Faible en graisses : Elle contient peu de lipides, avec seulement 2 à 5% de graisse, dont la majorité est des graisses insaturées2. Elle fait donc partie des viandes les plus maigres.
- Riche en fer : Avec une teneur élevée en fer, elle est particulièrement recommandée pour les personnes souffrant d’anémie ferriprive3.
- Source de vitamine B12 : Une portion de 100 g de viande de cheval couvre 75 % des besoins journaliers en vitamine B12, essentielle pour la synthèse des globules rouges et le fonctionnement du système nerveux3.
- Contient du sélénium : Un antioxydant qui contribue à la protection des cellules contre les dommages oxydatifs et joue un rôle dans le fonctionnement du système immunitaire3. C’est le cas pour les autres viandes rouges par ailleurs.
Cette viande avec sa faible teneur en graisse et en cholestérol en fait une option intéressante pour ceux qui cherchent à adopter une alimentation équilibrée.
Mais d’où provient cette viande :
La question qui nous turlupine probablement tous, est de savoir comment nous traitons le cheval et d’où provient-il avant d’arriver dans notre assiette. J’ai été soulagé de trouver différentes informations qui vont toutes dans le même sens. La principale source de viande de cheval au Québec est l’Amérique du Nord. Plus précisément, Viande Richelieu, située près de Saint-Hyacinthe, est la principale usine d’abattage et de découpe de cheval dans la province. Cette usine reçoit principalement des animaux du nord-est des États-Unis et des provinces de l’Atlantique1. Il est important de noter que, selon les exigences fédérales en matière de traçabilité, l’origine de chaque cheval peut être retracée jusqu’au propriétaire1.
La viande chevaline au Québec provient habituellement de l’abattage de chevaux dits de réforme, c’est-à-dire de chevaux qui arrivent en fin de vie ou qui souffrent de blessures graves1. Il n’existe pas d’élevage de chevaux destinés spécifiquement à la consommation au Québec2. La majorité des chevaux utilisés pour la viande sont donc des animaux qui ne sont plus aptes pour le loisir ou la compétition sportive1.
Consommation éthique
La question de l’éthique est centrale dans le débat sur la consommation de viande de cheval. Pour certains, l’idée de manger de la viande de cheval est difficilement acceptable en raison du lien émotionnel fort que l’homme entretient avec cet animal, souvent considéré comme un compagnon plutôt qu’une source de nourriture. De plus, les conditions d’abattage et le bien-être animal sont des préoccupations majeures pour les consommateurs soucieux du respect de la vie animale. Par ailleurs, nous pouvons constater qu’au Québec, le cheval est majoritairement assuré d’un bien-être complet jusqu’à sa fin de vie. C’est un peu comme apporter notre animal domestique chez le vétérinaire pour l’euthanasie.
La question du traitement humain des chevaux avant l’abattage est prise très au sérieux au Québec. Selon les informations disponibles, les chevaux doivent être traités sans cruauté et abattus sans souffrance inutile, conformément à la loi fédérale1. Les conditions de vie des chevaux avant l’abattage doivent respecter certaines normes, telles que l’accès à de l’eau et de la nourriture saine, une protection contre les intempéries et un toilettage adéquat2.
Cependant, il existe des préoccupations concernant les conditions dans les parcs d’engraissement, où les chevaux peuvent vivre dans des conditions stériles, avec peu de protection contre les conditions météorologiques extrêmes et un accès limité aux soins vétérinaires3. Le gouvernement du Québec a exprimé le désir de renforcer la réglementation pour assurer que les chevaux soient traités avec autant de considération que les chats et les chiens, ce qui pourrait inclure l’obtention d’un permis pour les propriétaires et gardiens de plus de 15 équidés.
Alternatives à la viande de cheval reste possible
Pour ceux qui choisissent de ne pas consommer de viande de cheval pour des raisons éthiques ou environnementales, il existe des alternatives. Les protéines végétales, telles que les légumineuses, les noix et les graines, ainsi que les substituts de viande à base de plantes, comme les edamames, le tofu ou autres offrent des options nutritives et respectueuses de l’environnement.
Conclusion
La viande de cheval reste un choix personnel qui dépend des valeurs, des préférences et des considérations nutritionnelles de chacun. Il est important que les consommateurs soient bien informés sur l’origine de la viande qu’ils achètent et sur les pratiques d’élevage et d’abattage afin de prendre des décisions éclairées et responsables. Chez notre partenaire, la Boucherie Athlétique nous savons que la viande de cheval provient de milieux ou le respect du cheval reste la priorité. Si je vous en ai donné l’envie, allez essayer cette viande maigre, tendre et savoureuse ! Pour une idée recette concoctée par nous c’est par ici.
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